Lacunes, manque de travail, de maturité, problèmes familiaux, elles sont nombreuses et pour le moins courantes, les raisons qui conduisent au tant redouté verdict de fin d’année : redoublement. Une nouvelle jamais très agréable à entendre et à vivre, autant pour les enfants que pour les parents. Et si cette décision est prise pour le bien de l’enfant, elle reste vécue par la plupart comme un véritable échec : à la perte d’estime de soi s’ajoute le désarroi de quitter ses camarades qui s’en vont pour une autre classe, parfois même une autre école. A quelques semaines de la rentrée scolaire, il vous revient à vous, parents, d’accompagner au mieux votre enfant dans cette épreuve.
Elémentaire
Pour commencer, il est important que vous, parents, dédramatisiez la situation : votre enfant redouble, soit, mais ce n’est pas si grave que ça. Ne le vivez surtout pas comme un échec personnel, vous risqueriez d’envenimer la situation. Prenez plutôt les choses du bon côté : un redoublement n’est jamais qu’un outil destiné à pallier aux difficultés scolaires, autrement dit une aide, un soutien, dont il faut savoir tirer le meilleur.
Souvenez-vous, vous avez-vous-même refait votre 3ème et votre mari, lui, a redoublé sa seconde, quant à votre sœur, elle, elle a réussi à tripler la même classe. Pourtant, aujourd’hui, pour les uns comme pour les autres, tout va pour le mieux. Alors il est loin le temps où votre enfant n’était qu’un bébé insouciant mais ce n’est bien souvent qu’un incident de parcours qui ne compromet en rien la réussite scolaire. Il est important que vous compreniez (pour ensuite l’inculquer à vos enfants) que l’erreur fait partie intégrante de l’apprentissage, qu’elle est à de nombreux égards formatrice et qu’il est rare, voire même impossible d’apprendre sans se tromper. Le redoublement peut-être une vraie chance pour l’enfant au niveau scolaire trop juste, mais aussi lorsqu’un manque de maturité est observé ou encore dans le cas d’années scolaires perturbées. Si vous restez serein, votre enfant comprendra le pourquoi de cette mesure et tout se passera bien. Mais attention, mal géré, un redoublement peut aussi être inefficace et entraîner un certain nombre de complications.
Décal’ âge
Face au redoublement, pourtant, tous les enfants ne réagiront pas de la même façon. Selon les classes d’âges, notamment, les uns et les autres le vivront différemment.
En primaire, les enfants (qui ont globalement entre 6 et 10 ans) auront davantage tendance à culpabiliser vis-à-vis de leurs parents, la confiance en soi émanant, chez eux, en tout premier lieu, de la reconnaissance de ces derniers. Une réalité d’autant plus importante qu’en France, depuis 1995, ce sont les parents, qui, au primaire, ont le dernier mot en matière de redoublement, à l’exception des classes de fin de cycle (CE1 et CM2), où les parents contestataires doivent impérativement faire appel.
Résultat : lorsque les parents décident d’accepter la proposition de redoublement, les enfants ont tendance à le vivre comme une « punition », administrée non seulement par le corps professoral mais aussi et surtout par les parents.
D’où l’importance, dans cette tranche d’âge, de rassurer votre enfant. Dites-lui que sa scolarité est loin d’être fichue, qu’il en tirera au contraire une force supplémentaire et que vous n’avez pas pris cette décision pour le punir mais au contraire, pour l’aider. Dites-lui par exemple qu’il aura une longueur d’avance sur l’ensemble de ses nouveaux camarades, qu’il sera le plus vieux, le plus mature et le plus expérimenté. Rassurez-le en citant toutes les personnes de votre entourage à qui c’est déjà arrivé, il se sentira moins seul.
Surtout ne le comparez ni à ses frères et sœurs ni à ses cousins qui, eux, ont réussi. Montrez-lui que vous n’êtes pas en colère et que vous croyez toujours en lui, sans pour autant banaliser la situation (il pourrait croire que tout cela n’a pas la moindre importance et se laisser aller à négliger sa scolarité). Mettez en avant ses qualités en l’aidant par exemple à s’épanouir dans un domaine qui lui plaît, sport, théâtre ou autre. Ne le punissez surtout pas en le privant de vacances ou de sorties, vous risquez d’accroitre son malaise. Au contraire, assurez-vous qu’il passe de bonnes vacances et qu’il soit bien prêt, le moment venu, à reprendre le chemin de l’école en toute sérénité.