Le saviez-vous ? La femme a été tenue à l’écart de la vigne et du vin pendant des siècles …
La Bible (Livre des Juges, chapitre 13) est sans doute à l’origine de ce tabou historique : « L’ange de l’Eternel répondit à Manoah : la femme s’abstiendra de tout ce que je lui ai dit. Elle ne mangera rien du produit de la vigne, et elle ne boira ni vin ni boisson enivrante, et elle ne mangera rien d’impur. » Les prêtresses de Babylone, qui vivaient sous le règne d’Hammurabi (1792-1750 av J.C.), étaient enterrées vivantes quand elles osaient boire de l’alcool !…
Des préjugés à la peau dure
Ce tabou historique repose sur 3 grandes croyances de l’époque. La première repose sur l’incompatibilité du vin avec la fonction reproductrice de la femme… La seconde sur le fait que son sang menstruel impur risque de souiller le vin, ce pur et divin breuvage. La troisième associe le fait de boire à des femmes sans moralité (prostituées, femmes légères, concubines, femmes adultères, …).
C’est au cours du XXème siècle que les choses commencent à changer. Dans les années 20, puis dans les années 60, la cigarette, comme le vin, servent aux femmes à se positionner en égales de l’homme. Mais les préjugés persistent : on pense alors que certains vins sont réservés aux femmes : il s’agit en général de vins sucrés ou rosés. Et pourtant, les études faites sur le vin auprès des femmes montrent que si elles apprécient de plus en plus le rosé, leur préférence va… au vin rouge !
A la conquête du vin
Depuis le début des années 80, on assiste dans les pays occidentaux à une véritable révolution de la consommation du vin. C’est en effet la femme qui se charge des achats de vin dans les foyers. Et elle consomme du vin, en privilégiant une approche vin-plaisir. Cette évolution est remarquable également dans les métiers du vin. Depuis plusieurs années, de plus en plus de femmes travaillent dans cet univers : elles sont œnologues, maîtres de chais, propriétaires de domaines, sommelières ou journalistes spécialisées.
Pourtant, pour mieux évoluer et se soutenir dans un monde « d’hommes » (même si il l’est de moins en moins), de nombreuses femmes du Vin ont souhaité se regrouper en associations, comme celle à laquelle participe Nadine Gublin : « créée il y a dix ans, l’Association Femmes et Vins de Bourgogne regroupe plus de trente femmes, propriétaires et/ou vinificatrices en Bourgogne. Leur objectif : s’entraider, associer leurs forces pour faire des présentations, des dégustations ou expositions, organiser des conférences techniques, échanger sur le millésime à venir…
Et l’initiative n’est pas isolée : Femmes Vignes Rhône, Etoiles du Beaujolais, Femmes de Vin, Aliénors d’Aquitaine, et même le coffret de cours d’œnologie Vins de Femme. A tous les maillons de la chaîne de productions, les femmes ont à cœur d’imposer leurs vues. « Féminines, sans être féministes », comme le réaffirme Femmes et Vins de Bourgogne.