Et si nous parlions de propagande ?

« La propagande est à la démocratie ce que la violence est à la dictature » C’est en tout cas l’avis du célèbre linguiste et philosophe américain Noam Chomsky, fondateur de la linguistique générative. Alors cette citation soulève l’épineuse question de la relation que peut avoir l’organe médiatique (Mass Media) avec le pouvoir politico-économique…

La propagande de l’élite

A travers son ouvrage « La Fabrication du consentement » (1988), le professeur Américain tente de démontrer qu’à partir du moment où les intérêts de l’élite diffèrent de ceux du reste de la population, et que ces mêmes élites ne peuvent, dans un contexte démocratique, user de la force afin d’asseoir leur domination, les principaux médias des pays tentent d’orienter l’opinion publique vers des idéologies et des préceptes de base favorables au pouvoir en place. Les conclusions de Noam Chomsky, ainsi que celles d’autres intellectuels tels qu’Edward Herman et Benoît Eugène, comportent une certaine appréhension quant à la liberté des médias. Ces auteurs accusent ouvertement les Mass Media, de puiser dans les principes de la propagande dans le but de servir des enjeux le plus souvent politico-économiques.

En outre, l’ouvrage débouche sur un outil fonctionnel intéressant : le « Propaganda model » (modèle de propagande). Il s’agit d’une grille d’analyse des médias Mainstream américains.

Malgré le fait qu’il soit enseigné et utilisé dans les plus grandes universités et écoles de journalisme, ce modèle reste controversé aussi bien sur le plan de la méthodologie que sur les hypothèses sur lesquelles il se base.

Propagande et censure…

La nuance entre la censure et la propagande peut prêter à confusion. Comme le souligne Jacques Attali, célèbre conseiller de nombreux présidents français, « la propagande manipule l’information, la censure la supprime ».  Par construction, la propagande a besoin de la censure, car manipuler et orienter l’information vers une direction préétablie nécessite naturellement de supprimer le reste de l’information qui ne joue pas en la faveur du point de vue prôné.

Inversement, la censure, en supprimant toute information, crée un vide qui ne demande qu’à être rempli par la propagande.